Angélus a obtenu cette semaine du ministère de l’Agriculture et de l’Afnor la certification HVE 3.
Quelle année étonnante avec, en 6 mois, plus de précipitations que dans une année normale !
Hormis une floraison correcte, les conditions climatiques ont perturbé le travail des vignerons jusqu’à mi-juillet.
Après un démarrage sous les meilleurs auspices avec un débourrement très précoce, le millésime a été freiné, fin avril, par le gel qui a durement frappé le vignoble bordelais. A Angélus, privilégiés par la nature, nous avons heureusement été peu affectés par ce sombre épisode et nous avons effectué un très important travail de sélection sur la petite surface touchée.
Le millésime démarre en fanfare avec un débourrement très précoce.
Fin avril, le gel frappe durement le vignoble bordelais enlevant malheureusement à certains la perspective même d’une récolte. A Angélus, privilégiés par la nature, nous sommes peu affectés par ce sombre épisode.
La suite se passe merveilleusement bien avec une excellente floraison, puis un mois de juin très chaud qui donne à la vigne l’énergie et la force nécessaires au développement de beaux raisins.
L’été est assez frais mais sec, favorisant le respect et l’éclat du fruit ainsi que la lente maturité.
La fin de l’été, un peu humide, nous amène aux vendanges commencées dès le 13 septembre !
Tout se présentait jusque-là sous les meilleurs auspices…
Le vignoble laissait d’ores et déjà entrevoir la future récolte : après un débourrement normal, les douces températures du printemps avaient accéléré le développement de la végétation et la sortie des grappes présentait une dizaine de jours d’avance.
Malheureusement, le gel vient de durement frapper le vignoble bordelais. Angélus n’y a pas échappé dans la nuit du 26 au 27 avril et a été impacté de façon significative, laissant malgré tout indemnes 80% des parcelles dédiées au grand vin.
Il est donc hélas acquis que la récolte 2017 ne sera pas abondante, mais nous mobiliserons toute notre énergie et toutes nos ressources pour que le peu de vin que nous produirons soit exceptionnel par la qualité. L’histoire de notre région nous rappelle que si le gel printanier affecte l’abondance des récoltes, il n’amoindrit pas nécessairement leur qualité. Ainsi des glorieux millésimes 1945 et 1961, dont la genèse climatique fut similaire à ce que nous venons de vivre.
« Un travail opiniâtre vient à bout de tout » Virgile
Avec le millésime 2014, Angélus célèbre le 30ème millésime d’Hubert de Boüard et dévoile, pour l’occasion, une bouteille unique ornée d’un bandeau pensé autour du symbole 30.
Depuis 1782, la famille de Boüard de Laforest écrit avec passion l’histoire d’Angélus. Hubert de Boüard, représentant avec Jean-Bernard Grenié de la 7ème génération familiale, a hissé la propriété jusqu’au sommet de la hiérarchie des grands vins de Saint-Emilion. Il accompagne aujourd’hui Stéphanie de Boüard-Rivoal et Thierry Grenié de Boüard, 8ème génération à présider aux destinées d’Angélus.
Dans le traité d’ampélographie de P. Viala en 1909, on nous explique que l’on cherche à remonter l’étymologie de son nom et de ses synonymes aux temps les plus reculés, s’appuyant sur un érudit du 17ème siècle « Petit Lafitte ». Ce dernier ne serait pas éloigné de croire que la vidure (petite ou grosse) – nom bordelais du Cabernet Franc – serait l’ancêtre de la Biturica. Il appuie d’ailleurs son opinion sur l’hypothèse que le mot vidure peut provenir du mot « Bidure », puis « Biturica ». C’est surtout à partir du 19ème siècle que le Cabernet Franc se retrouve dans la littérature.
2016, le Rayonnant
3 mois d'été sans eau : de mémoire de vigneron, on n'avait jamais vu ça ! Cette climatologie surprenante, ces conditions incroyables, nous promettent un millésime grand, imprévisible, inattendu. Jusqu’au 20 juin, le temps ne nous a pas ménagé, nous imposant une pluviométrie très abondante, environ 750 mm, ce qui correspond au cumul de pluie dans une année sèche à Bordeaux... Malgré ces conditions, la floraison s’est bien passée. Dès la dernière semaine de juin, le beau temps s'est installé et, fait rarissime, ne nous a plus quitté jusqu'aux vendanges. Nous avons eu un mois de juillet ensoleillé mais plutôt frais avec des nuits froides. A la fin du mois de juillet, la température de l'océan était très inférieure aux températures habituelles à cette période. Et pas une goutte d'eau. Août a vu les températures grimper avec quelques jours de canicule, au-delà de 35 degrés. Cependant, l'amplitude jour / nuit était de 1 pour 2 durant tout le mois, ce qui est très favorable à l'expression aromatique de nos raisins et au maintien de la fraîcheur du fruit. A cela s’ajoute une quasi absence de pluie, 5 à 8 mm ce qui n'est rien, ou le strict minimum pour permettre à la plante de s'hydrater. C’est alors que les très jeunes vignes commencent à souffrir. Les vignes plus anciennes, particulièrement sur les sols argileux et/ou calcaires, résistent, elles, magnifiquement bien (le calcaire et l'argile se comportent comme une éponge qui s'engorge en période humide, et redistribue l’eau captée pendant les périodes sèches).
Depuis plus de 35 ans que j'observe le vignoble, j'avais toujours été habitué aux orages du 14 juillet et du 15 août. Cette année rien, rien de tout cela ! En septembre, l'été continue et avec lui la chaleur : des températures de 28, 30 degrés sont notre quotidien. A la mi-septembre, un gros orage est annoncé. Chacun d'entre nous tremble. Mais les gros nuages blancs et gris menaçants se transforment finalement en une pluie bienfaitrice. 19 puis 4 mm de pluie. Cette eau tombée du ciel vient redonner énergie, force et respiration à notre vignoble. Puis, le beau temps revient très vite. La maturation des tanins s'effectue lentement et les premières vendanges débuteront début octobre pour les grands vins. Les fraîcheurs des nuits d'été ont préservé les arômes et l’acidité. Les perspectives climatiques des deux prochaines semaines nous laissent envisager des vendanges paisibles, à la carte, permettant d’espérer et d’attendre un nouveau un grand millésime à Angélus ! Un millésime rayonnant à l’image de cet été de trois mois qui a décidé de son destin et façonné son identité.